Créer en franchise : faire le deuil de sa vie salariée et anticiper des mois sans revenus
Tout créateur d’entreprise repart de zéro : il doit prendre conscience qu’il ne pourra retrouver la reconnaissance de son environnement économique, auparavant reçu à travers la notoriété de son employeur, qu’après quelques années de pratique en tant qu’entrepreneur.
Et anticiper la période cruciale du lancement de sa nouvelle activité, durant laquelle il ne pourra pas se rémunérer sur l’entreprise.
Faire le deuil de sa vie salariée
- En devenant entrepreneur, il faut rapidement tourner la page du confort de la vie salariée.
Rémunération et horaires réguliers, fonctions déterminées, missions et résultats définis par la hiérarchie, cadre de travail fixé : rester salarié, c’est privilégier un confort de vie, permettant de respecter ses obligations financières et sociales… même si votre supérieur est en droit de vous mettre la pression !
Devenir entrepreneur, c’est mettre en danger son équilibre personnel, en partageant la prise de risques avec sa famille, même si vous avez la possibilité de mieux exprimer votre potentiel et d’appliquer vos principes dans le milieu professionnel en combinant structure économique viable et relation humaine.
- Faire le deuil de sa vie salariée implique de faire preuve d’une humilité sans faille.
Tout créateur d’entreprise repart de zéro : il doit prendre conscience que ses qualités professionnelles et ses résultats étaient souvent associés au nom de sa précédente entreprise, que nombre d’avantages et de facilités (prise en charge de frais, véhicule de fonction…) dans son métier découlaient de cette appartenance, et qu’il ne pourra retrouver cette reconnaissance de son environnement économique qu’après quelques années de pratique en son nom propre, en tant qu’entrepreneur. Cela implique une humilité sans faille, qui se traduit de différentes façons. Par exemple, en remplaçant au pied levé l’un de ses salariés malades, en balayant sa boutique tous les matins avant d’accueillir le client…
Ce deuil de la vie salariée est d’autant plus nécessaire en franchise. En effet, le franchisé ne pourra intégrer son savoir acquis au cours de son parcours professionnel dans le concept qu’après dix à douze mois de pratique, et ne maîtrisera véritablement son nouveau métier qu’après deux ans d’exploitation. Seule l’humilité lui permettra de devenir un expert du business modèle du franchiseur.
Pouvoir rester 6 mois (de préférence 1 an) sans se rémunérer à travers l’entreprise
- Avant de pouvoir percevoir des revenus d’une activité, il faut prendre le temps d’installer son commerce dans l’esprit des consommateurs.
Au lancement d’une entreprise, l’investissement financier initial est conséquent pour répondre aux fondamentaux d’un commerce (local, stock, communication, etc.). Le créateur d’entreprise ne se rémunère généralement pas avant plusieurs mois, voire davantage en fonction d’éléments inhérents à son métier (comme le cycle d’exploitation, révélant le décalage entre le moment d’une vente et son encaissement réel) ou d’aléas (comme la montée en puissance de son activité).
De plus, une fois le contrat de franchise signé, il faut aujourd’hui compter 2 à 6 mois[1] avant l’ouverture effective, pour obtenir un financement, trouver un local et effectuer les travaux d’aménagement du point de vente. C’est pourquoi il faut pouvoir rester 6 mois à 1 an sans se rémunérer à travers l’entreprise.
- Pour traverser cette période cruciale du lancement, plusieurs solutions existent : indemnités légales, salaire du conjoint, revenus annexes.
Pour ne pas multiplier les interrogations sur son avenir durant cette période aussi enthousiasmante qu’éprouvante, il est prudent de conserver un recours financier. Plusieurs solutions existent :
– Indemnités de départ, suite à un licenciement.
– Indemnités Pôle Emploi : soit sous forme de capital, soit en percevant tout ou partie de ses allocations avec une durée maximale définie (sous conditions).
– Salaire du conjoint.
– Économies personnelles.
– Rémunération à travers une ou plusieurs autres affaires.
[1] 18 mois en cas de construction du bâtiment commercial
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