5 astuces pour… écrire un livre utile au développement de son entreprise (3/5)

Comment déterminer le mode de son ouvrage. Par François Simoneschi, auteur ou co-auteur de 4 ouvrages et d’une encyclopédie.

3. Définir son mode d’écriture

CONSTAT : Que l’on travaille comme un expert (référence dans son domaine), un enquêteur (à partir de témoignages), ou un apporteur de solutions inédites (à travers une vision d’un domaine ou l’invention d’une méthodologie), il est fondamental de détenir une certaine légitimité sur le sujet sur lequel vous souhaitez vous exprimer, et notamment de démontrer une (belle) expérience du terrain. Cela peut aussi passer par des témoignages, ajoutés dans l’ouvrage ou le constituant intégralement.

Avant même de se mettre à son pupitre, il faut donc définir le mode d’écriture de son ouvrage en apportant ou recueillant la crédibilité nécessaire à ses propos.

MON EXPERIENCE : J’adore le mode méthodologique. Mieux, j’affectionne quelque chose d’improbable : la structuration de grands documents. Quelle vie hautement passionnante ! 😉

Dans le premier ouvrage réalisé sur la franchise, je me suis appuyé sur une structuration mûrement réfléchie durant deux jours : pas seulement la juste chronologie des actions à mener pour devenir franchisé, mais une argumentation avec des rubriques récurrentes sous forme d’interviews :

« Cas d’école » : pour entrer dans le détail d’un point important, sans ralentir le développement logique de l’ouvrage,
« Ce qu’il faut retenir du droit » : pour ne pas imposer un pavé sur le juridique au lecteur, risquant d’être « sauté », et distiller progressivement des éléments judicieux,
« Prévenir l’échec », car malgré un taux de réussite impressionnant par rapport à l’entrepreneuriat « isolé », la création en franchise n’est pas immunisée contre l’échec.

En 2014, j’ai réalisé un ouvrage sponsorisé par Fiducial (plus édité, également). J’ai fait le choix d’hyper structurer la démarche de devenir franchisé, selon un cheminement identique pour amener le candidat à la franchise à chacune de ces étapes à en considérer :

Les risques : éléments, souvent identifiés et oubliés dans l’euphorie de la création d’entreprise, représentant une menace pouvant conduire à l’échec.
L’interrogation majeure à résoudre : La vraie décision à prendre pour que le projet entrepreneurial préserve ses chances de traduire concrètement un rêve.
Le cap psychologique à franchir : être entrepreneur, c’est envisager l’existence autrement, plus conformément à ses valeurs et à ses attentes, et donc devoir repousser certaines de ses limites.
1 raison de s’arrêter à cette étape : Un élément rédhibitoire pour poursuivre son projet entrepreneurial. Mieux vaut le savoir tôt que jamais ! Une solution alternative sera à chaque fois proposée pour obtenir cette condition sine qua none.

Cette centaine de pages, pour concevoir un livre pouvant se lire en deux heures (le temps d’un trajet de train), s’est construite à partir de 700 entretiens avec tous types d’acteurs du monde de l’entrepreneuriat (aujourd’hui : environ 1 600 personnes différentes interviewées par mes soins).

Au milieu de l’ouvrage, si un livret de 8 pages expliquait les bonnes raisons de s’engager avec Fiducial (coconstruit ensemble), 7 histoires vécues par des franchisés (sur deux pages) donnaient les 7 raisons de pouvoir s’appuyer sur son expert-comptable, toutes n’étant pas forcément connues quand on se met à son compte.

La structuration rendra votre ouvrage atemporel, pouvant vieillir comme le bon vin dans le temps (12 ans que mon encyclopédie est en ligne… une éternité pour un domaine aussi dynamique que la franchise !), et ne sera pas jetable, comme un peu trop de livres blancs, insuffisamment étoffés et vite « bricolés », mais si peu chers à établir…

SOLUTIONS : Plusieurs modes d’écriture d’un ouvrage existent, parmi lesquelles :

Le récit personnel,
L’enquête, à partir de témoignages (à minima, une cinquantaine, pour crédibiliser le contenu du livre). Elle peut dresser un état des lieux, jusqu’à révéler un processus avec une stratégie.
Le guide méthodologique, prenant la forme d’un manuel opérationnel plus synthétique. J’ai écrit des manuels opérationnels pour des enseignes, entre 600 et 1 300 pages pour le plus ancien, en raison de 5 années de mise à jour, entrant dans le détail de chaque action d’un concept.
Un regard sur le présent comme ce fut le cas il y a une vingtaine d’années sur le droit de la franchise sur un Monsieur que j’ai adoré et disparu sur scène comme Molière (Yves Marot), voire une projection sur l’avenir : « les révolutions à mettre en œuvre pour donner un avantage concurrentiel à sa manière de pratiquer la franchise »
Une thématique fondamentale aujourd’hui (la digitalisation, la Responsabilité Sociétale des Entreprises) avec un angle inédit.

LE PLUS : Dès à présent, vous devez imaginer le tissu de promotion du livre. A commencer par la date de la sortie du livre, que vous pouvez faire coïncider avec un événement majeur de votre profession ou pour votre entreprise (salon, congrès, convention nationale). D’autres moyens existent : des vidéos de promotion (sur les passages marquants du livre), le relais sur les réseaux sociaux, la communication auprès de la presse…

LE CHIFFRE : 49% des Français lisent des ouvrages pratiques. (source : CNL / Ipsos – 2021)

LA QUESTION A VOUS POSER (à ce stade) : « Disposez-vous seul des moyens de réaliser votre livre (disponibilité, expertise, etc.), ou avec d’autres personnes (témoignages, plume…) pour réaliser le projet qui se dessine dans votre esprit ?